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DIDEROT LECTEUR ET INTERPRETE DE LEIBNIZ
FAUVERGUE CLAIRE
Peut-on, et dans quelles limites, utiliser les outils conceptuels d'un auteur alors même que l'on n'en adopte pas la métaphysique ? La question, y compris dans sa dimension actuelle, illustre en quelque sorte la pertinence en histoire de la philosophie du concept de "convergence métathéorique", qu'il faut substituer au pseudo-concept d'influence. Un auteur comme Diderot, fût-il matérialiste, permettrait donc de relire un auteur qui ne l'est pas, en l'occurrence Leibniz. Dès lors, la figure de Diderot, qui rédigea pour l'Encyclopédie l'article Leibnizianisme ou Philosophie de Leibniz, s'esquisse à plus d'un titre comme celle d'un grand "traducteur" de philosophie. Car les difficultés du système de Leibniz et de sa métaphysique, celles par exemple du système de l'harmonie préétablie et du principe du meilleur, lui permettent de développer des conjectures matérialistes.