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TRACES DE L'EXCES ESSAI SUR LA NOUVELLE PHILOSOPHIQUE DE BALZAC
LEE SCOTT
Depuis longtemps, c'est un lieu commun d'associer Balzac à l'excès, qu'il s'agisse de son œuvre ou de sa personne: sa manie du détail descriptif, sa production littéraire prolifique, son ambition de mettre en scène dans ses romans tous les aspects de la société française du XIXe siècle. Mais qu'en est-il de la nouvelle balzacienne? En quel sens ce domaine de la concision participe-t-il de la démesure caractéristique de La Comédie humaine? Une sélection de nouvelles (certaines relativement négligées) figurant dans les Etudes philosophiques, qui ont le trait particulier de mettre en scène des personnages obsédés, "excessifs", constituent un terrain d'épreuve bien fertile pour l'examen de la question. Il s'agit dans le présent ouvrage, à partir de lectures attentives de cinq textes couvrant la période la plus prolifique de Balzac en matière de nouvelles (1830-1835), d'envisager le désir comme une violence faite à l'endroit de l'autre, et de repérer dans le langage figuré les traces, l'excès de cet impact, de cette fusion impossible entre le sujet et l'autre. Toutefois, malgré l'échec inévitable de la quête du protagoniste "philosophique", malgré le chaos engendré par le désir excessif, ces textes proposent en même temps un rapport à l'autre qui ne serait pas de l'ordre de la violence, dans lequel le sujet se montre capable de lire l'autre. C'est ainsi d'une véritable éthique de la lecture et de l'écriture chez Balzac qu'il est question dans cet essai.