LES ERMITES SUISSES SOUS L'ANCIEN REGIME

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Si les figures des ermites du Moyen Age (saint Gall, saint Meinrad, saint Nicolas de Flue) illustrent aux yeux de la postérité et du grand public les sommets de la spiritualité dans la région qui s'étend des Alpes suisses au Jura, peu d'historiens sont conscients de la profondeur et de l'extension du mouvement érémitique suisse sous l'Ancien Régime, et encore moins en connaissent les caractères. C'est le mérite de Catherine Santschi d'avoir suivi pas à pas, d'ermitage en ermitage, les personnages qui ont choisi de " vivre au désert ". Et cette quête patiente réserve au lecteur bien des surprises. Non seulement les ermites sont parfois motivés par de tout autres raisons que le désir de se consacrer à la prière, mais ils sont souvent utilisés par le pouvoir, ecclésiastique ou laïque, pour remplir des fonctions de gardiens de chapelles, de sonneurs de cloches ou d'instituteurs. La riche documentation réunie par l'auteur permet d'évoquer la poésie des ermitages, situés parfois en des hauts-lieux consacrés de toute éternité à la rencontre avec Dieu. Contrairement à une idée reçue, l'ermite n'est pas un personnage sédentaire. Il se déplace et profite en particulier de la vocation d'accueil de la Suisse pour s'y réfugier lorsqu'il est chassé de son pays d'origine pour des raisons politiques. Enfin, avec un sens aigu du concret, l'auteur évoque la vie des ermites, la diversité de leurs origines et celle de leurs moyens d'existence. Si la plupart d'entre eux sont animés d'un sincère esprit chrétien, d'autres sont victimes de la tentation et les registres des évêchés ou des tribunaux civils font état des excès auxquels ils se sont livrés.

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