Œuvre historique, romanesque et politique, Les Mystères du peuple, publiés de 1849 à 1857, constituent la première tentative d’écriture d’un roman national. Se refusant à retracer la chronique des rois et des puissants, Eugène Sue y raconte une autre Histoire. Celle du peuple. En dix-huit épisodes couvrant la période gauloise jusqu’au coup d’État du 2 décembre 1851, la saga, sous-titrée Histoire d’une famille de prolétaires à travers les âges, illustre la théorie avancée par Guizot d’une France divisée en deux peuples : un peuple vainqueur et un peuple vaincu. Cet antagonisme est symbolisé dans Les Mystères du peuple par le combat opposant, génération après génération, les Neroweg, descendants des Francs vainqueurs, aux Lebrenn, descendants des Gaulois vaincus.
En présentant et expliquant dans ses lettres aux abonnés les événements du passé sous cet angle, Eugène Sue fait des Mystères du peuple un ouvrage de pédagogie militante destiné à éclairer les lecteurs sur les origines d’une lutte qui se poursuit encore à l’heure où ils les lisent. Ouvrage jugé dangereux par le gouvernement impérial, Les Mystères du peuple ne purent paraître en feuilleton. La distribution en livraisons à des abonnés connut de nombreuses entraves avant d’être définitivement interdite. Tout juste achevée, l’œuvre est jugée et condamnée à la destruction en septembre 1857, à l’issue du réquisitoire du tristement célèbre avocat impérial Ernest Pinard. Un mois plus tôt, Eugène Sue s’était éteint à Annecy-le-Vieux, fier d’avoir pu mener à terme un ouvrage qu’il considérait comme nécessaire à l’instruction civique du peuple et qu’il plaçait au premier rang de ses œuvres.
Depuis 1857 en France et 1861 en Suisse, aucune édition in-extenso n’a été publiée de ce texte majeur. On ne connaît que trois exemplaires de l’édition française, et un seul exemplaire de l’édition suisse. C’est dire l’intérêt exceptionnel que présente cette édition, démontrant l’importance de premier plan d’Eugène Sue dans le paysage littéraire français du XIXe siècle.
Parallèlement à ses travaux sur la correspondance générale d’Eugène Sue, Jean-Pierre Galvan a publié Les Mystères de Paris. Eugène Sue et ses lecteurs, ouvrage réunissant la correspondance reçue lors de la publication en feuilleton du roman. En 2000, la SGDL a récompensé son ouvrage, Paul Féval. Parcours d’une œuvre en lui accordant la bourse Thyde Monnier.
Date de disponibilité :
Editeur | HONORE CHAMPION |
Collection | ROMANCIERS DU XIXE SIECLE CELEBRES ET MECONNUS |
Format | 15,5 X 23,5 CM |
No dans la collection | 0001 |
Nombre de volume | 6 |
Nombre de pages | 3360 |
Type de reliure | BROCHÉ |
Date de publication | 28/05/2024 |
Lieu d'édition | PARIS |
ISBN | 9782745362452 |
EAN13 | 9782745362452 |