Konrad Witz a peint La Pêche miraculeuse en 1444. Pour la première fois dans l’histoire de la peinture, il a installé le thème religieux qui lui était commandé dans un paysage réel, celui du Petit-Lac à Genève avec son arrière-plan de montagnes parfaitement reconnaissables. Il réussit ce prodige sans utiliser les conventions optiques de la perspective italienne qui s’imposaient alors partout en Europe.
Laurent Wolf propose de vertigineuses hypothèses. Fort de son expérience de peintre, de dessinateur et de critique d’art, il soupçonne que Witz a volontairement refusé ces conventions. Pour appuyer ses vues, il décompose l’architecture des peintures de l’artiste allemand installé à Bâle et les réinterprète avec son propre savoir-faire de dessinateur. Il découvre une parenté sidérante entre Witz, Cézanne et les artistes du XXe siècle qui, ayant délaissé la perspective, se sont occupés de la manière dont les corps et les objets se répartissent dans l’espace.
Cette découverte met en jeu cinq siècles d’histoire des images. À la fin du Moyen Âge, sous l’autorité de l’Église et pour son rayonnement, les artistes ont conçu les outils qui donnent aux images l’apparence d’un monde réel. Armés de machines à regarder, ils ont fabriqué le point de vue à partir duquel il convient de voir. Ce point de vue, la photographie et les écrans l’ont universalisé. Les images, depuis, prétendent à la vérité.
Cette vérité-là ment. L’oeuvre de Konrad Witz prouve qu’une autre façon de voir était possible à son époque et qu’elle l’est redevenue. Laurent Wolf renoue le fil de ce passé interrompu. Il ébranle nos certitudes sur la vérité des images.
Date de disponibilité :
Format | 15,5 X 23,5 CM |
Nombre de volume | 1 |
Nombre de pages | 224 |
Type de reliure | BROCHÉ |
Date de publication | 31/10/2022 |
Lieu d'édition | GENÈVE |
ISBN | 9782832111628 |
EAN13 | 9782832111628 |